lundi 24 octobre 2016

Présidentielle 2017 : 1, 2, 3, primaires !

En 2011, le Parti socialiste décida d’importer le concept de primaires à l'américaine. Opération réussie.
La primaire socialiste a rassemblé 2,7 millions de votants. François Hollande sortit du chapeau, et fut légitimé pour représenter le PS à l'élection présidentielle de 2012. La dynamique lancée, il fut élu Président.
Aujourd'hui, le concept de primaires a fait boule de neige : les états majors du PS et de LR ont décidé de recourir à cette recette magique.
Sauf que cette fois, les cartes sont brouillées !
Tout le monde se demande s'il ne faudrait pas voter à la primaire du camp d'en face pour faire perdre le candidat dont on ne veut surtout pas, ou qui pourrait battre le candidat que l'on souhaite voir gagner.  Et oui, en France, on aime les Shadocks !
Pour y voir un peu plus clair, je vais adopter l’ordre chronologique. 

La primaire de droite

L'enjeu principal est de savoir qui de Juppé ou de Sarkozy sortira du chapeau. Et là ça se complique :  
-         - Une partie de l’électorat d’extrême droite  a décidé de voter Sarkozy pour faire échec à Juppé, car face à M le Pen, Sarkozy serait moins dangereux. (Vous suivez ?)
-         - Une partie de l’électorat de gauche, prévoyant une défaite de la gauche, a décidé de voter Juppé pour faire échec à Sarkozy dont les positions rejoignent celles du FN sur les questions sociétales.
-         - Une partie de l’électorat de gauche a décidé de voter Sarkozy, pour faire échec à Juppé capable de battre le non-candidat Hollande.

Si vous n’avez pas tout suivi, il faut reprendre la lecture après « Et là ça se complique : ». Bon, vous aussi regarder avec attention le "tutoriel pour voter à la primaire de droite" de Mathieu Madénian et Thomas VDB.

La primaire de gauche

Alors là, ça se complique encore plus ! Au début, le PS ne souhaitait pas de primaires, de peur de fragiliser un candidat président. Mais face au tollé général (je veux dire en interne au PS), l'idée d'une primaire de la Belle Alliance Populaire qui rassemblerait la gauche et les écologistes a été actée.
Mais :
- une partie de l'électorat de la gauche et des écologistes qui refuse de participer à la primaire de la Belle Alliance Populaire, votera quand même, de peur de laisser passer un candidat qui ne leur plairait pas ( devinez qui...).
- une partie de l'électorat du centre serait bien tentée aussi de voter.

Pour autant, la primaire de gauche n'est pas calée : le principal candidat n'est toujours pas candidat et  l'éventualité de sa non-candidature est de plus en plus plausible. 

Or, les machines à sonder doivent sonder ! Nous sommes en période pré-électorale que diable ! 
On sonde la primaire de droite en intégrant les ceusses de gauche ou d'extrême droite qui veulent participer à la partie de billard à 1000 bandes. On sonde la primaire de gauche où le principal candidat n'est pas candidat. On sonde les candidats qui sont hors primaires sans savoir qui ils défieront.


On sonde aussi les candidats qui sont candidats sans l'être pour de vrai.Vous suivez ?  
Tenez, revenons sur la primaire des Verts : les sondages intégraient C. Duflot. Pfffttt ! Erreur de programmation.

La politique nous réserve parfois des surprises, des bonnes ou des mauvaises.

Espérons que cette fois, ce sera une bonne surprise, que la gauche et les écologistes trouveront une personnalité respectueuse des valeurs républicaines, capable d'incarner nos idéaux de liberté, d'égalité, de fraternité et de laïcité. Au risque de ne pas passer la barre du 1er tour à l'élection présidentielle.