Ba-Ta-Clan : de Paris à Sao Paulo, hommages

Aux polémiques qui font rage à propos des causes des attentats commis en France, j'oppose deux événements qui réchauffent nos cœurs.

Ba-Ta-Clan à Saint-Paul de Montmartre

Dans notre pays laïque, il n'est pas rare que des édifices religieux accueillent des concerts de musique profane.
C'est le cas de cette église luthérienne où se produit régulièrement Les Concerts d'Athalie, orchestre symphonique dirigé par Léonard Ganvert, jeune chef aussi talentueux que généreux.
Bouleversé par les attentats, il a décidé de faire revivre l'opérette de Jacques Offenbach, "Ba-Ta-Clan", à l'origine du nom de l'actuelle salle de spectacle parisienne du boulevard Voltaire. Pour le chœur, il a fait appel à des membres de l'Attrape-Choeur dirigé par le ténor Jean-françois Chiama.

Sacré Ba-Ta-Clan !
Une pièce de résistance qui porte les idées universelles des Lumières.
Étonnante "chinoiserie musicale en un acte", où le pouvoir autoritaire de Napoléon III et des puissants est tourné en dérision.
Stupéfiante actualité de cette pièce qui pose sur le ton de l'opérette la question de l'identité française.


Ce 31 janvier, Ba-Ta-Clan a fait église archi comble. Le propriétaire du Bataclan, convié à cette première, a été acclamé par un public composé principalement de jeunes : des proches des musicien-nes mis dans la confidence. C'est ainsi qu'a débuté cet hommage aux victimes des attentats. Un spectacle époustouflant de légèreté dans un lieu improbable.
Nous avons ri, beaucoup ri. Trois rappels, quinze minutes de standing ovation.

Le rire est thérapeutique, la culture aussi.

Au carnaval de Sao Paulo, hommage à la France

Il y a quelques mois, une amie du Brésil me prévient : l'école paulista de samba Vai-Vai, du quartier de Bixiga, championne du carnaval 2015, défilera sous les couleurs de la France, en hommage aux victimes des attentats. L'an passé, j'avais assisté époustouflée à la répétition du précédent carnaval dans l'enceinte de cette école de samba.
Pourtant, cette nouvelle me laissait perplexe.
Comment allier hommage aux victimes et musique célébrant la joie de vivre ?
Sans compter les tweets #JeSuisVaiVai que je recevais depuis deux mois.

Mais s'il y a une fête populaire inscrite dans l'ADN du Brésil, c'est bien le carnaval et ses préparatifs.
Ce 9 février, mon internet crépite : photos et videos en direct du carnaval.

Défilé de l'école de samba Vai-Vai. Couleurs de la France sur le Paseo de samba. Video ci-dessous

Les saltimbanques

Bahinaises et Tour Eiffel

champagne

Petits princes

Culture, musique, danse, joie de vivre, solidarité, plus fortes que la haine.
Merci à l'Orchestre d'Athalie et à l'école de samba Vai-Vai.