jeudi 31 décembre 2015

Vœux 2016, spéciale dédicace à la génération Charlie-Bataclan : je vous aime !

2015 se referme, avec son cortège de fantômes qui me hantent depuis le 7 janvier.
La douleur a tari mon désir d'écrire sur mon blog, si ce n'est à propos des événements qui nous ont submergé-es. Trop plein.
Nombre d'entre vous, qui êtes ni sur twitter ou facebook, m'ont demandé pourquoi je ne donnais plus de mes nouvelles.
Nombre d'entre vous m'ont demandé pourquoi je ne figurais pas sur les listes pour les élections régionales. 
2015 se referme sur des petites déceptions, reflets des petites et grandes lâchetés qui nous ont menés dans l'impasse des attentats. Mais aussi sur la satisfaction de nouvelles rencontres qui me permettent de continuer à penser un monde meilleur. Et puis cet événement qui fera probablement entrer notre président Hollande dans les livres d'histoire : les 195 états de la planète réunis pour la COP21 à Paris, et adoptant un accord, 1 mois après ce funeste 13 novembre.   
Les attentats ont sonné le glas des années bisounours. 
La génération Bataclan, celle de nos enfants, va devoir nommer et affronter ses ennemis, surmonter les décès, les blessures, les séquelles.
Et nous qui n'étions qu'une poignée à alerter du danger de cette ignominie que représente l'islam politique, nous sommes aujourd’hui des milliers à nous serrer les coudes et à affirmer les valeurs républicaines, la laïcité, et notre attachement à la vie. 
Nous sommes la génération Charlie, nous sommes la génération Bataclan. 
Le temps n'est plus où des illusionnistes arrivaient à faire prendre des vessies pour des lanternes en faisant pleurer sur ces "pauvres terroristes" et sur ces "pauvres femmes" à qui on interdit de porter la burqa. 
Le temps est révolu où des charlatans arrivaient à étouffer les discours laïques, féministes et antiracistes dénonçant l'imposture des idéologies islamistes ( Frères musulmans ou Daesh). 
Des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour dire qu'il y a des valeurs universelles et non négociables pour rendre le vivre ensemble possible, dont l'égalité entre les femmes et les hommes.
Des mouvements pointent le bout de leur nez, ici et là. Ils mettent en avant les valeurs de liberté d'égalité et de fraternité sans jamais les dissocier. Ainsi, ils font obstacle aux idéologies de la haine, qu'elles soient djihadistes ou lepénistes. Car si en France, la palme 2015 revient à Daesh, je n'oublie pas la filiation de la boutique FN-Le Pen & Co. 
Souhaitons que 2016 soit l'année de la victoire des lumières sur l'obscurantisme et les idéologies de haine. En cette veille de 2016, comme vous, je reste debout et vous dédie ce poème de Prévert, et cette photo d'un petit bout de notre terre si cher à mon cœur. 

                                                         Pater noster

Notre Père qui êtes aux cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la terre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la Trinité
Avec son petit canal de l'Ourcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai
Avec son Océan Pacifique
Et ses deux bassins aux Tuilleries
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets
Avec toutes les merveilles du monde
Qui sont là
Simplement sur la terre
Offertes à tout le monde
Éparpillées
Émerveillées elles-même d'être de telles merveilles
Et qui n'osent se l'avouer
Comme une jolie fille nue qui n'ose se montrer
Avec les épouvantables malheurs du monde
Qui sont légion
Avec leurs légionnaires
Aves leur tortionnaires
Avec les maîtres de ce monde
Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres
Avec les saisons
Avec les années
Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans l'acier des canons.
   

mardi 24 novembre 2015

Sousse, Ankara, Paris, Bamako, Tunis ... face à la haine nous resterons debout !

Le 4 juillet dernier, j'étais à Sousse, pour un hommage citoyen aux victimes des terroristes.
Notre mot d'ordre : "En Tunisie et dans le monde, stop au terrorisme islamiste, stop à la barbarie djihadiste".
Nous avions ignoré la frilosité des politiques à soutenir notre voyage.
Nous avions passé sous silence le peu de couverture de notre événement par les médias français, alors que nous avions fait la Une des médias tunisiens.
C'était le temps du deuil, du recueillement.

Depuis le 13 novembre, la France pleure les victimes des attentats du 13 novembre.

Aujourd'hui, un nouvel attentat vient de faire au moins 13 morts, à Tunis. Je me souviens que 3 jours après l'attentat de Sousse, le leader d'Ennahda, l'officine tunisienne des Frères musulmans clamait qu'ils étaient les seuls à pouvoir arrêter le terrorisme. Pompiers pyromanes, double discours. J'attends le nouveau communiqué du leader d'Ennardha ...

Autant vous dire que lorsque je vois en France, des imams salafistes condamner les actes terroristes, je repense à la Tunisie. Cette unanimité des imams de France à vouloir représenter "les musulmans de France" et à condamner la violence me laisse dubitative. L'unité, un écran de fumée qui masque l'hétérogénéité des personnes issues de pays de culture musulmane et dont la grande majorité, ici en France, est laïque.

Pour vivre et travailler dans un quartier très mixte, je sais la détestation des "barbus" d'une bonne partie des personnes originaires d'Algérie, de Tunisie, ou d' Iran.
Pour connaître des femmes ici et là-bas, je sais combien la haine des femmes et des minorités sexuelles est le ressort de l'islam politique. Il n'y a pire sourd que celui ou celle qui ne veut pas entendre : le voile sur les femmes reste bien l’étendard de l'offensive de l'islam politique et le symbole de la séparation femmes/hommes.
Cette "unité" symbolisée par un prêche contre la violence dans toutes les mosquées de France,  relayée par nombre de médias, au lieu de rassurer, inquiète. Elle inquiète car outre le fait qu'elle est une imposture, elle nourrit le racisme anti-musulman et fait le lit du Front National. La fermeté de François Hollande et Manuel Valls a beau être plébiscitée, le FN grimpe dans les sondages, car personne n'est dupe : les uniformes des salafistes parlent d'eux-mêmes.


Malgré cela, des pseudo-experts tentent de nous vendre le "salafisme quiétiste". La belle affaire ! Qui a vu les vidéos de ces imams fondamentalistes n'y croit pas une seconde.

Les imams fondamentalistes qui prêchent la déshumanisation de ceux qui mangent du porc ou écoutent de la musique, et qui en appellent au viol des femmes, encouragent la haine et le repli identitaire. De là à basculer du "quiétisme" à la violence et au djihadisme, il n'y a qu'un pas : la frontière est bien ténue. Sans parler du mépris des principes républicains et de la laïcité que les fondamentalistes répandent chez leurs ouailles.
 
Quant aux idéologues islamo-gauchistes, prompts à manifester aux côtés de ceux qui agitent les drapeaux du Hamas et dénoncent un "philosémitisme d'état" fantasmé, ils dénoncent l'état d'urgence et crient au loup en annonçant un état policier et militarisé, plutôt que de voir le danger réel d'un nouvel attentat et ses conséquences humaines dramatiques. Ont-ils oublié combien nous sommes attaché-es à nos libertés ? A moins qu'ils ne minimisent les victimes d'un nouveau massacre : les massacres, un point de détail de l'histoire de la lutte des classes ?  Je les entends encore dire que les victimes du carnage au café La Belle Équipe, ce sont des bobos ! Que penser de l'AFP qui avait parler de "militants" plutôt que de "terroristes" ce vendredi 13 novembre ? 
#jesuischarlie janvier 2015
La Belle Equipe novembre 2015



















Je sais que nous sommes beaucoup à alerter depuis des années de la montée des intégrismes, de tous les intégrismes. Je sais aussi que beaucoup se sont tus et se sont réfugiés dans l'abstention, voyant l'inertie des autorités. Mais je sais aussi qu'aujourd'hui, ensemble, nous ne voulons pas renoncer à notre rêve d'une société républicaine, laïque, apaisée.

dimanche 19 juillet 2015

Un Avion pour la Liberté (5)

Sousse-Paris

Dernier article de mon carnet de voyage à Sousse, voyage faisant suite à l'attentat islamiste du 26 juin 2015.
Les liens pour les épisodes précédents :
Un avion pour la Liberté (1)  5 femmes et un projet
Un avion pour la Liberté (2)  En route vers Sousse
 Un avion pour la Liberté (3)  solidarité citoyenne 
 Un avion pour la Liberté (4)  hommages, recueillement

                                     

                                    Dimanche matin, 5 juillet 2015 : aquarelle

 

 
Impossible de ne pas retourner sur cette plage où a été installé le "mémorial".
Lieu improbable pour un massacre : 
plage de sable fin, magie de la Méditerrannée, et des monceaux de fleurs. 

 

 Le défilé est incessant : adultes, groupes d'enfants, équipes de football, familles, se recueillent, déposent des fleurs, prennent des photos puis continuent leurs chemins.




Douceur de la Méditerranée.

Moment de bonheur.

Je rejoins Souad et Fatma, pour un premier et dernier bain.
Détour par la piscine de l'hôtel quasiment déserte, puis hammam avant de regagner ma chambre et boucler ma valise.
  

                               Un avion pour la Liberté, opération réussie !   

13h : nous montons dans le car qui nous amène à l'aéroport de Sousse.La sécurité est là pour faciliter notre départ et le passage à la douane.
Sur le tarmac







remerciements émus de tout l'équipage
Après le décollage, l'équipage de l'avion nous réserve une surprise. 
En voici la video : elle restitue l'esprit de notre voyage : solidarité avec la Tunisie, fraternité entre les participant-es, détermination face au terrorisme djihadiste et à la barbarie islamiste.
Inoubliable la chaleur, la générosité, la dignité de toutes les personnes qui nous ont accueilli-es à Sousse et qui ont facilité notre voyage.



Au micro : la cheffe d'équipage, puis l'hymne tunisien, puis ma prise de parole.
                    
                                                                                                              
Merci à toutes les personnes qui ont participé à cette action citoyenne.
Ce voyage a rassemblé des personnes pour la plupart françaises, d'origines culturelles et cultuelles différentes.
Sa réussite montre que le vivre ensemble est possible quelques soient nos options spirituelles, à condition de les vivre dans notre intimité, sans prosélytisme, et loin de tout communautarisme.

Merci à toutes les personnes qui ont publié photos et vidéo qui illustrent ce voyage.

samedi 11 juillet 2015

Un avion pour la Liberté (4)

                                           Hommages, recueillement               

 Les liens pour les épisodes précédents :
 Un avion pour la Liberté (1) 5 femmes pour un projet
Un avion pour la Liberté (2)  En route vers Sousse
 Un avion pour la Liberté (3) Solidarité citoyenne


Samedi 4 juillet 2015, 15h : notre comité organisateur se rassemble sur la terrasse de l'hôtel qui surplombe la plage. : il est grand temps de caler les événements qui vont ponctuer les heures qui suivent : recueillement en mémoire des 38 personnes assassinées, remerciements au personnel de l'hôtel qui a formé un bouclier humain et sauvé de nombreuses vies..





Quelques ministres arrivent pour signer le livre de condoléance.

Les banderoles, en français, anglais et arabe sont prêtes. Les fleurs affluent. Je monte dans ma chambre pour préparer les messages de soutien que nous avons reçus avant notre départ.

  

 17h30 : notre groupe se dirige vers la plage en face de l'hôtel.

Malgré l'état d'urgence, des dizaines de personnes nous ont rejoints.

Près de la mer, des monceaux de fleurs ... parmi elles, des photos, des messages, et puis des petites tongs : celles d'une enfant, froidement assassinée par le terroriste, alors qu'elle s'était précipitée pour relever sa mère qui venait d'être abattue.

Après une minute de silence, les prises de paroles et la lecture des messages, difficile d'abandonner le lieu. Le trop plein d'émotions.











Au premier plan, Vanessa animatrice à Beur FM venue couvrir notre voyage
Après un dîner somptueux, nous procédons au lâcher de 100 lanternes lumineuses avec le personnel de l'hôtel. 

Assise dans un fauteuil, je regarde les lanternes s'envoler, loin dans le ciel.
Émerveillement, apaisement.

Nous regagnons notre car qui va nous conduire au port, El Kataoui, prendre un dernier verre.
Pour moi ce sera un thé aux amandes blanches.

Demain, nous rentrons à Paris.


 Lien vers le 1er épisodeUn avion pour la Liberté (1)
Lien vers le 2ème épisode : Un avion pou rla Liberté (2)
Lien vers le 3ème épisode : Un avion pour la Liberté (3)
 

vendredi 10 juillet 2015

Un avion pour la Liberté (3)

                                             Solidarité citoyenne 

Les liens pour les 2 épisodes précédents : 
Un avion pour la Liberté (1)  5 femmes pour un projet
 Un avion pour la Liberté (2)  En route vers Sousse

 

Samedi 4 juillet 2015,10h :  nous retrouvons dans le hall de l'hôtel, des représentantes d'associations tunisiennes. Souad expose les raisons de notre voyage éclair : on ne pliera pas, face au terrorisme et à l'obscurantisme, nous sommes présentes ici, à leurs côtés, solidaires.Applaudissements. J'apprends que les femmes tunisiennes ont obtenu le droit à
l'avortement, bien avant la France ( loi de 1965, complétée en 1973).

11h30 : départ pour la Médina.




Impossible d'appréhender les conséquences de l'attentat sans nous rendre à la Medina, partie la plus ancienne de Sousse, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO.




Dans le car qui traverse la ville nouvelle, notre guide nous explique l'histoire, l'architecture et le développement urbanistique de Sousse. Une visite touristique presque banale.


Finalement, cela nous fait du bien d'oublier pour quelques instants ce pour quoi nous sommes là.





A la Médina, l'actualité nous rattrape : rues désertes, magasins vides, commerçants du souk silencieux, le regard hagard. Nous croisons une femme de noir vêtue : niqab. La seule de tout notre voyage.
La Médina s'est arrêtée de vivre avec l'attentat. 








 Sur le chemin du retour, nous épiloguons sur la stratégie des islamistes : mettre à bas l'économie du pays, relativiser les attentats en soulignant le fait que ce ne sont que des touristes qui ont péri. C'est méconnaître la culture tunisienne ouverte sur le monde, faite de générosité, de tolérance, d'hospitalité.

14h : retour à l'hôtel. il est temps de déjeuner ... pour les personnes qui ne font pas ramadan. Le personnel de l'hôtel nous accueille avec gentillesse et dignité. Les mêmes qui avaient fait un bouclier humain pour protéger les touristes, lors de l'attentat. 
  

lundi 6 juillet 2015

Un avion pour la liberté (2)

                                           En route vers Sousse ! 


Lien vers le premier épisode :  Un avion pour la Liberté (1)   5 femmes pour un projet
 

Vendredi 3 juillet : canicule à Paris.
Stress : Le site de l'agence qui a mis sa logistique à disposition de notre Collectif a été piraté. Nous ne savons pas combien de personnes vont participer au vol. Organiser avec succès un tel événement en 48 heures tient du tour de force. Mais les 38 victimes de ce nouvel attentat en Tunisie, ajoutées à celles de janvier puis la décapitation d'Hervé Cormara en France ont renforcé notre détermination.
Wided est déjà sur place et a contacté la presse. Les banderoles du Collectif, imprimées à Sousse en français, anglais et arabe seront prêtes à notre arrivée. Les messages de soutien colletés en 48h ont été imprimés et sont dans ma valise. Notre programme est quasiment bouclé, et nous logerons à l'hôtel Riu Impérial Marhba, là où a eu lieu l'attentat, il y a juste une semaine. Nous avons informé le ministère de l'intérieur et l'ambassade de Tunisie. Même pas peur, solidaires !  

Violette et Ziad, 










A Roissy, soulagement : Nos réseaux ont parfaitement fonctionné.
L'Avion pour la Liberté, vol Paris-Tunis à l'heure.
Souad et Ali essaient de recenser tout le monde.
Notre Collectif rassemble des personnes majoritairement Françaises, beaucoup d'origine tunisienne.


Tunis - Sousse :  la presse nous attend. Une petite fille nous offre des bouquets de jasmin. Nous nous dirigeons vers le car qui doit nous amener à Sousse.
Contretemps : l'un d'entre nous manque à l'appel, retenu par la police : pas de chance, il porte le même nom qu'une personne recherchée. Après vérifications, il est relâché, et nous repartirons ensemble.
Le chauffeur du car nous tend le micro. Lecture des messages de soutien que nous avons reçus avant notre départ. Émotion. Ils nous semblent tous beaux. 
Arrivée à l'hôtel à Sousse à 2h30 du matin.
Il fait doux. L'air de la méditerranée nous enveloppe. La nuit sera courte. 
 
 Le lien pour le 1er épisode : Un avion pour la liberté (1)

vendredi 3 juillet 2015

Un avion pour la liberté (1)

5 femmes pour un projet





Samedi 27 juin 2015 :  place du Châtelet, un rassemblement qui fait suite au massacre de Sousse, Tunisie. J'y suis avec Violette Baranda, élue du 19ème ardt.





Une femme, puis deux, puis trois nous rejoignent pour nous dire qu'il ne faut pas s'arrêter là, qu'il faut faire quelque chose contre le terrorisme islamiste, la barbarie djihadiste.
Souad, Fatma, Wided nous expliquent qu'en ciblant le tourisme en Tunisie, les islamistes visent à mettre à bas la jeune démocratie et qu'il faut aider la Tunisie.
Fortes de nos expériences de luttes féministes, nous leur rappelons la formidable action des féministes espagnoles qui avaient organisé "le train de la liberté" lorsque leur gouvernement avait voulu leur retirer le droit à l'avortement.
De fil en aiguille, l'idée a pris forme.










Ce sera "Un avion pour la Liberté" contre le terrorisme djihadiste et la barbarie islamiste, là-bas et ici, partout dans le monde.
Depuis ce jour, nous vivons une sacrée aventure.
Un voyagiste s'est mis mis à notre disposition pour nous organiser le voyage.
Wided est partie en Tunisie mercredi pour contacter les associations et les personnalités tunisiennes.
Ici à Paris, nous enchaînons ouverture d'une page Facebook, appels à soutiens, contacts avec les médias, les politiques, l'ambassade de Tunisie, le ministère de l'intérieur ... bref, toutes les tâches nécessaires à une bonne organisation.

Ce vendredi soir, nous serons une soixantaine à faire le voyage de Paris à Sousse, et bien plus samedi soir sur la plage avec les habitant-es de Sousse pour dire :
- nous n'avons pas peur
- le terrorisme ne nous fera pas plier
- notre solidarité avec la Tunisie


samedi 27 juin 2015

Même pas peur !

Depuis les attentats de Charlie et de l'Hypercasher, ma colère ne s'est pas éteinte.
L'islamisme, cette idéologie dont l'objectif est la mort des démocraties, vient à nouveau de frapper la France et la Tunisie.

Révulsion face aux crimes de Daesh et autres groupes islamistes qui répandent la guerre et la terreur et tentent de déstabiliser nos démocraties.

Colère contre "une certaine gauche" qui ici, en France, nous serine que tout ça est la faute à la misère et à ce qu'elle appelle "l'islamophobie", la faute à Voltaire, alors que nous sommes face à une offensive des tenants d'une idéologie totalitaire, raciste et sexiste, appelée l'islam politique, et cela depuis des années.

Fâchée contre certains médias qui font monter l'anxiété en jouant avec l'horreur des crimes.

Dégoutée par la façon dont l’extrême droite engrange peu à peu les bénéfices de la peur alors qu'elle est elle-même porteuse d'une idéologie totalitaire porteuse de violences racistes et sexistes.

Celles et ceux qui me connaissent l'auront compris.
Pour moi, pas question de céder à la terreur que les islamistes veulent nous imposer en baissant la tête.
Parce que le moindre recul sur la question de la laïcité et des droits des femmes, c'est les laisser avancer.
Je terminerai donc cet article en reprenant une photo qui avait circulé sur les réseaux sociaux après les attentats de Charlie.





mardi 3 mars 2015

Affaire Calandra / Diallo : soutien féministe à la Maire du 20ème

La tentative de détournement de la semaine du 8 mars en mairie du 20ème ardt de Paris  en a choqué plus d'une.
Des féministes dites "historiques", ont rédigé un communiqué de presse, que j'ai eu l'honneur de co-signer, en soutien à Frédérique Calandra.
Merci à elles !



Communiqué de Presse : 

Soutien féministe à Frédérique Calandra, Maire du 20ème arrondissement de Paris





Nous soutenons la décision prise par Mme Frédérique Calandra, Maire du 20ème arrondissement de Paris, d'annuler les débats prévus pour le 8 mars.

Ces débats avaient en effet été organisés de manière à ne laisser la parole qu'à une seule vision politique, un féminisme controversé qui partage les idées du Parti des Indigènes de la République.Cette vision disqualifie les valeurs de la citoyenneté démocratique et le féminisme universaliste au prétexte qu'il serait porté par des "blancs occidentaux". Il dévalorise du même coup les luttes féministes pour l'accès aux droits humains, à l'égalité et à la liberté, qui se développent dans d'autres pays (hors occident).

Une telle position enferme les individus dans des assignations identitaires et va à l'encontre de l'idéal d'autonomie qui fonde le féminisme.

Des débats de cette nature ne seraient propices ni à la réflexion critique ni à la création d'une intelligence collective des questions brûlantes qui se posent à tous, femmes et hommes, français ou non, "blancs" ou non.

Suite aux attentats des 7-8 et 9 janvier, il n'était pas concevable pour une institution publique, de donner la parole sans débat contradictoire, et donc de soutenir des positions politiques dont les représentantes sont au mieux restées silencieuses face à l'assassinat des journalistes et dessinateurs de Charlie Hebdo, des policiers et des juifs, au pire ont pris la parole pour relativiser ces crimes.

Nous avons toutes participé au Mouvement de Libération des Femmes, certaines depuis le début des années 70.Ensemble, nous saluons aujourd'hui, en mars 2015, le courage de Frédérique Calandra, une élue qui a fait preuve de cohérence par rapport aux valeurs qui nous sont communes : liberté, égalité, solidarité, laïcité. Et nous espérons que beaucoup d'autres mairies témoigneront de la même détermination dans leur défense.

Premières signataires : 
Catherine Deudon, photographe auteur de Un mouvement à soi : Images du mouvement des femmes, 1970-2001, 2002, Syllepse;

Liliane Kandel, co-auteur des chroniques du " Sexisme ordinaire "  ( à l'initiative de Simone de Beauvoir), les Temps Modernes, 1973-1983;

Christine Le Doaré, présidente de Sos-Homophobie de 1998 à 2002 et du Centre LGBT Paris IdF de 2005 à 2012;

Claudie Lesselier, responsable du Rajfire ( Collectif féministe d'action et de solidarité avec les femmes migrantes et exilées) et co-présidente de la Maison des femmes de Paris;

Françoise Picq, auteur de Libération des femmes, quarante ans de mouvement, 2011, Dialogues;

Nadja Ringart, co-auteur de Mouvement de Libération des Femmes : Textes premiers, 2009, Stock;

Annie Sugier, Présidente de la Ligue internationale du Droit des Femmes, ( fondée par Simone de Beauvoir),  et Vice-Présidente de la Coordination du Lobby Européen des Femmes ( CLEF);

Ioana Wieder-Atherton, co-fondatrice en 1982 avec Carole Roussopoulos et Delphine Seyrig du Centre audio-visuel Simone de Beauvoir;

Arlette Zilberg, présidente de la Commission Féminisme des Verts puis d'EELV ( 2004-2009); maire adjointe du 20ème ardt de Paris (2001-2008).

                                                                      Paris, le 2 mars 2015

lundi 2 mars 2015

Un 8 mars laïque, universaliste, partout dans le monde, même dans le 20ème !





 Tribune collective : 
Un 8 mars laïque, universaliste, partout dans le monde, même dans le 20ème !







La récupération de mouvements sociaux par des forces conservatrices ou obscurantistes est une constante. En matière de féminisme, elle est parfois spectaculaire. Ce qui vient de se produire en mairie du 20ème arrondissement de Paris en est un exemple.


Gardez-moi de mes ami-es, mes ennemi-es je m'en charge

La maire, Frédérique Calandra, avait confié à son adjointe en charge de l'égalité Femmes/hommes, la programmation d'événements autour du 8 mars, Journée internationale des Femmes.
Bien mal lui en a pris ! 
Cette élue EELV n'a pas hésité à flirter avec des idéologies éloignées de l’émancipation des femmes dont le relativisme culturel et le "féminisme dit pro-sexe".
Oubliant qu'elle représentait la mairie, l'élue EELV a choisi de transformer la semaine du 8 mars en semaine de promotion exclusive de thèses et de personnalités particulièrement polémiques, pour la plupart engagées depuis longtemps aux côtés des Indigènes de la République (PIR), du site Les mots sont importants et dans la lutte contre la loi de 2004 sur le port des signes religieux à l'école : 

- Christine Delphy et Sylvie Tissot, sociologues, sont toutes deux initiatrices du premier Manifeste (2005) des Indigènes de la République; elles sont en outre signataires du manifeste de soutien aux Y'a bon Awards décernés (pour "racisme") à Caroline Fourest en 2012.
- Rokhaya Diallo est animatrice des Indivisibles, groupe à l'origine de ce prix.
- Ndella Paye est porte-parole d'un collectif de mères voilées militant pour l'abrogation de la circulaire Chatel.

Bonjour le 8 mars ! 

Quelques semaines après les assassinats de journalistes de Charlie Hebdo, on peut s'étonner qu'une élue choisisse d'offrir un plateau totalement monochrome à des personnes qui ont signé un texte " contre le soutien à Charlie Hebdo" après le premier attentat de 2011.
Partout dans le monde, la Journée Internationale pour le Droit des femmes est un moment privilégié où les féministes échangent sur leurs revendications, pratiques et stratégies d'émancipation. Militantes, chercheuses, politiques impliqué-es contres les violences sexistes et pour l'égalité entre les sexes, sont invité-es à faire le point et lancer de nouveaux programmes pour battre en brèche la domination masculine et le patriarcat.
C'est l'occasion d'une solidarité internationale avec les femmes qui se battent contre l'oppression des religions d'Etat ou des groupes fondamentalistes.
Aussi, détourner le 8 mars pour promouvoir des personnalités controversées parce qu'elles ne trouvent rien à redire ni aux pressions de l'arbitraire religieux imposées aux femmes, ni aux violences du système prostitutionnel, est pou rle moins manipulatoire.

Même pas peur ! 

Nous saluons l'annulation de cette programmation, acte lucide et courageux de la Maire du 20ème arrondissement de Paris.
Nous connaissons la propension de certains groupes à confisquer la parole des féministes et des partisanes de la laïcité; et leur aptitude à se victimiser à la moindre occasion.
Nous savons la violence avec laquelle Caroline Fourest fut interdite de parole lors d'un débat sur le danger du Front National, à la fête de l'Humanité. 
Nous avons déjà supporté insultes et intimidations proférées par les ami-es de Rhokaya Diallo, issu-es d'une pseudo "syndicat de travailleurs du sexe" pro système prostitutionnel.

Face à cette nouvelle tentative de récupération et de dévoiement de la Journée Internationale de lutte pour les droits des femmes, nous, féministes universalistes, laïques, engagées pour l'égalité Femmes/Hommes, contre le racisme et l’antisémitisme, nous apportons tout notre soutien à Frédérique Calandra, maire du 20ème arrondissement de Paris.

La mise au point de la Maire du 20ème  Frédérique Calandra :
https://www.facebook.com/frederique.calandra/posts/10153165530037948?fref=nf&pnref=story
 
Arlette Zilberg, Christine Le Doaré

Les premières signataires, issues du Mouvement des Femmes : 
Annie Sugier, Djemila Benhabib, Françoise Morvan, Monique Dental, Michèle Loup, Nadia Benmisi, Claudie Lesselier, Bernice Dubois, Marie-joseph Bonnet, Jacqueline Feldman, Martine Cerf, Marieme Helie Lucas, Laure Caille, Isabelle Steyer, Nadine Bouteilly, Ana Pak, Agnès Setton, Josiane Doan, Anaïs Decans, Irène Corradin, Mair Verthuy, Sporenda, Catherine Kintzler, Geneviève Duché, Nelly Trumel, Patricia Duthion, Brigitte Boucheron, Christelle Raspolini, Bernadette Doleux, Evelyne Rochedereux, Mélusine Vertelune, Yael Mellul, Agnès Perrin-Doucey, Françoise Courtiade, Marine Llanes, Françoise Armengaud, Catherine Moreau,  Malika El Idrissi, Josée Contreras, Samira Banna, Sophie Boiszeau, Agnès Bellego, Caroline Merlin, Christelle Di Pietro, Françoise Roux, Claude Strano, Nicole Savey, Soad Baba Aissa, Maïte Albagly, Hypathie, Françoise Brié, Carine Delahaie,Claudy Bouyon, Nicole Crépeau, Marie-Noëlle Gérolami, Jamileh Nedaï, Gisèle Noublanche, Marie-José Salmon, Sabine Salmon... 

Liberté, Egalité, Solidarité, Bienveillance, Laïcité !

Après quelques mois de veille silencieuse, j'ai décidé de reprendre mon blog.
Quelques changements tout de même dans la forme et les couleurs, puisque mon départ d'EELV semble définitif.
Comme beaucoup d'entre vous, j'ai été bouleversée par les attentats.
Je ne suis d'ailleurs toujours pas en mesure d'écrire sur celui qui a décimé une partie de la rédaction de Charlie Hebdo. Celles et ceux qui me suivent depuis des années, savent qu'entre Charlie et moi, c'est une vieille histoire ... je les avais soutenus lors du procès des caricatures.
Quant à l'HyperCacher, je ne peux que partager avec vous cette histoire : celle d'un petit garçon suivi à mon cabinet.
A la réouverture de mon cabinet après le 11 janvier, je reçois ce petit garçon accompagné de sa maman. Sachant qu'ils sont juifs, je leur demande comment ils vont après tous ces événements. Sa maman m'explique alors qu'elle revient juste de la levée du corps d'une des personnes assassinées à l'HyperCacher. Voyant mon effroi, elle ajoute :
"Il faut être forte, Mme Zilberg, il faut être forte".